(Nos trésors… Source : CG48)
136 ! Tel était le nombre de châteaux recensés en 1724 dans notre département par le Père l’Ouvreleul. Même si depuis, beaucoup ont succombé aux ravages du temps, le Gévaudan offre encore de belles citadelles, vestiges des huit grandes baronnies d’antan : la baronnie de Randon, du Tournel, de Peyre, d’Apcher, de Mercoeur, de Canilhac, de Cénaret et de Florac.
Sous les carolingiens, le département constituait une des contrées de l’Aquitaine. En 814, Louis le Pieux, fils de Charlemagne, brise l’unité de l’Empire en le donnant en héritage à ses trois fils. Des hommes puissants se constituent alors localement des fiefs qui deviennent héréditaires, donnant naissance à des Etats seigneuriaux, dont le comté du Gévaudan. Le Gévaudan était la propriété d’un seul comte et passa sous l’égide de différentes familles grâce à de subtils mariages.
En 1166, le Gévaudan devient par héritage les terres d’Alphonse II, roi d’Aragon. Loin de ce monarque espagnol, d’influentes familles locales se donnèrent pour titre celui de seigneurs ou barons avec pour seul suzerain l’évêque.
Ils érigèrent aussi des forteresses pour se protéger des invasions ou brigandages, mais aussi pour signaler dans le paysage leur existence et démontrer leur puissance. Les vestiges de ces demeures constituent aujourd’hui une part importante du patrimoine de la Lozère.
A 17 km de Marvejols – Tél. : 04 66 32 51 59
Parmi les descendants célèbres de la baronnie de Peyre il y eut César de Grollée, fils de Marguerite de Soulages et d’Antoine de Grollée-Virville, installés au château de la Baume. César était le troisième fils d’une famille de dix enfants qui se disputèrent âprement la baronnie mais seul César fut capable de la reconstituer, celle-ci ayant été morcelée par bien des conflits ou vendue par ses aînés pour cause de dettes.
L’héritage avait été grignoté depuis 1579, aussi César s’efforça-t-il toute sa vie de reconstituer le domaine et ceci, sans rien débourser ! Il usa de son autorité, dépouilla même des religieux implantés sur sa propriété, inventa des stratagèmes pour reprendre la terre à des paysans désormais devenus propriétaires. Mal aimé du peuple, il réussit cependant son œuvre, bénéficiant notamment de l’appui du roi. N’ayant pas eu d’enfant, il choisit pour héritier le petit-fils de sa sœur Victoire. Le dernier comte de Peyre léguera le domaine à sa cousine madame du Plessis Châtillon qui vendra La Baume. Depuis 1858, le château appartient à la famille comtale de Las Cases et ceux-ci accueillent désormais de nombreux visiteurs en leur château de la Baume.
Vous y découvrirez un ensemble de dix pièces meublées et décorées, reconnu pour sa diversité et sa richesse, avec entre autre la chambre, et un portrait de César de Grollée. Cette bâtisse, qui fut en grande partie son œuvre laisse transparaître le luxe de la cour de Louis XIV d’où son nom de «Versailles lozérien».