Les édifices religieux sont nombreux en Lozère et témoignent, tout comme ses paysages, de la diversité de ce département. La grande barrière des Gorges du Tarn divise le département : au Nord, la religion catholique et au Sud, le protestantisme. Les deux religions ont légué des trésors architecturaux. Ainsi on retrouve de nombreuses églises romanes édifiées lors de la fièvre bâtisseuse romane, le long de deux grands chemins de pèlerinage.
Sur la route royale, un chemin menait de Sainte-Enimie à La Canourgue, pour ensuite rejoindre le Rouergue ou Saint-Guilhem-le-Désert afin de poursuivre vers Saint-Jacques-de-Compostelle ou pour se rendre plus au sud à Saint-Gilles-du-Gard, afin d’embarquer pour Rome ou Jérusalem. Plus au nord, les Jacquets allaient du Puy en Espagne en trouvant réconfort et assistance auprès des nombreux monastères de l’Aubrac édifiés le long du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La construction de la cathédrale actuelle débute en 1368 à l’initiative du Pape Urbain V, originaire du Gévaudan. Les travaux s’achevèrent un siècle plus tard en 1467. En 1508, l’Evêque François de la Rovère décide d’édifier le grand clocher de style gothique flamboyant (84 mètres de haut). Les chanoines font bâtir quant à eux le petit clocher (65 mètres de haut) ; tous deux sont achevés en 1512.
En haut du grand clocher est hissé la « Non Pareille », la plus grosse cloche de la chrétienté à cette époque. Le soir de Noël 1579 le chef huguenot Mathieu Merle s’empare de la ville, tue une partie de la population assemblée dans la cathédrale et fait fondre la « Non Pareille » pour en faire des canons. En 1581 il détruit la cathédrale, n’ayant pas reçu la rançon de 4 000 écus demandée à la population et au clergé. Seuls les clochers et le côté Nord furent épargnés. L’édifice est reconstruit entre 1598 et 1620, date à laquelle la cathédrale est consacrée sous les vocables de Notre Dame et de Saint Privat.
Au XIXe siècle on procède à l’aménagement des portails nord et sud, en néogothique flamboyant. Le grand porche ouest qui surplombe le parvis date de 1906. La cathédrale renferme la Vierge Noire, vierge reliquaire en majesté, sculptée dans de l’olivier. Elle appartient à la famille des Vierges Noires Auvergnates et on en trouve mention dès 1219, date à laquelle elle fut ramenée d’Orient par les Croisés. Des visites guidées et le parcours patrimoine de la ville vous permettront de découvrir plus en détails ce monument et la ville de Mende.
Pour certains, le monastère d’Aubrac (situé à la limite de l’Aveyron et de la Lozère) fondé en 1120 par Adalard, comte de Flandre, après avoir échappé deux fois à la mort en ces lieux lors de ses pèlerinages, serait à l’origine de la création d’un prieuré à Aumont. Une autre hypothèse avance qu’il s’agirait d’une fondation de bénédictins. Quoi qu’il en soit, on est sûr de l’existence d’un prieuré à Aumont-Aubrac.
L’église Saint-Etienne abrite à l’extérieur la croix dite « de l’Oustalet », sculptée des deux côtés du fût. Au-dessus du portail d’entrée de l’édifice, une grosse coquille Saint-Jacques a récemment été placée.
La beauté de l’intérieur de l’église d’Aumont-Aubrac offre une belle harmonie. La nef est scandée de croisée d’ogives (qui retombent de part et d’autre sur des culots) aux visages sculptés, comme autant de pèlerins regardant ébahis le visiteur d’aujourd’hui. Quant au chœur, c’est la partie la plus ancienne de l’église ayant conservé son style roman.
Niché au creux de l’Aubrac, on ne peut passer à Nasbinals sans remarquer la puissante église, en granit foncé. Celle-ci, de pur style roman auvergnat est attestée dès 1074. Magnifiquement restaurée, le chœur d’origine est à nouveau dévoilé et le mobilier moderne se marie très bien avec l’ensemble architectural.
L’église a fait l’acquisition d’une statue de Saint-Jacques, visible dans le collatéral gauche. Le presbytère attenant est également un très bel édifice. Les moines qui s’occupaient de l’accueil dépendaient de la domerie d’Aubrac en Aveyron. Elle était l’une des plus connues sur le chemin de Saint-Jacques, en raison de son importance par le nombre de lits qu’elle possédait mais aussi, par son emplacement tant apprécié en plein cœur de l’Aubrac.